C’est un sujet brûlant qui ravit les puristes de la marque actuellement. Entre Porsche et le Diesel, c’est terminé.
Neuf ans après avoir greffé sur son SUV Cayenne un bloc V6 TDI de 240 chevaux, et trois ans après le “Dieselgate”, le constructeur germanique a décidé de bouder une technologie qui semble ne plus correspondre à son éthique, oubliant peut être un peu vite ce qui a fait sa force à ses débuts. « Nous n’avons jamais développé et produit des moteurs Diesel nous-mêmes mais l’image de Porsche a quand même souffert. La crise du Diesel nous a créé beaucoup d’ennuis », a déclaré Oliver Blume, directeur de la marque, au quotidien Bild, dimanche dernier.
Si nous devions être tatillon, nous devrions rappeler qu’avant de monter des moteurs TDI Audi sur ses Cayenne, Panamera puis Macan et même avant la mythique 911, la marque a fait ses armes au tournant des années 50 dans le domaine agricole. Après avoir produit un petit tracteur économique de type essence, motorisé ensuite par un bloc Allgaier Diesel, les tracteurs Porsche Junior, Standard, Super et Master ont tous été dotés à leur tour de moteurs…. [roulements de tambour] Diesel. Et cette fois-ci, ce sont des moteurs conçus bel et bien en interne. Si cette page a précipitamment été tournée pour se consacrer à un marché bien plus juteux, celui des voitures de sport, il a fait son succès en Europe auprès des agriculteurs.
Aujourd’hui, Porsche ne mise plus sur la même clientèle. Avec ses coupés, SUV et berlines sportives, elle enregistre un chiffre d’affaire de 23,4 milliards d’euros, un résultat d’exploitation de 4,1 milliards et une rentabilité de +17,6% pour l’année 2017. Sans aucun doute, la volonté de cesser le diesel au profit de motorisations plus nobles, essence, hybrides, mais également électriques n’aura aucune conséquence sur ce résultat compte tenu des faibles volumes écoulés. Au mieux, elle permettra de redorera un peu son image auprès des fidèles égarés en 2009.